La spécificité des produits de bricolage les rendait difficiles à commercialiser sur la toile. Mais les opportunités offertes par le marketplace devraient changer le paysage des ventes dans ce secteur.
Pourquoi l’e-commerce n’a pas tout de suite séduit
Les magasins et les grandes surfaces de bricolage ont toujours été privilégiés par les consommateurs. En effet, si ces derniers entrent dans ces points de vente, c’est dans le but de résoudre un problème. De fait, ils apprécient d’être orientés et conseillés, alors même que les sites e-commerce n’avaient pas cette option. Les clients préfèrent également voir et toucher le matériel afin de pouvoir le jauger. Autre explication possible : les prix sur la toile et ceux affichés dans les magasins ne présentent pas une énorme différence, mais les premiers sont majorés de divers frais, particulièrement lorsqu’il s’agit d’objets volumineux ou lourds. Enfin, les professionnels du secteur privilégient les enseignes qui leur sont dédiées, car ils y trouvent la totalité des articles nécessaires à leurs chantiers.
Le retard rattrapé
Les enseignes du bricolage ont dû finalement s’adapter à la conjoncture : des consommateurs de plus en plus connectés qui font leurs courses via leur portable ou tablette. La présence sur la toile est désormais indispensable pour viser un public plus large et, pour mieux vendre, diverses stratégies sont adoptées. Beaucoup de produits ne peuvent être écoulés sur le site de vente et les enseignes spécialisées déploient divers moyens pour attirer les clients dans leurs magasins physiques. Elles présentent des catalogues, offrent divers services : les consommateurs peuvent réserver des articles ou visionner des vidéos leur enseignant l’utilisation des matériels, etc. Mais rejoindre ou créer un marketplace a été et sera la solution la plus rapide pour développer le chiffre d’affaires.
Un développement rapide si….
Le secteur du bricolage n’a pas connu l’explosion des autres secteurs du e-commerce puisqu’en 2014, il n’occupait que 3% des ventes. Mais le succès fulgurant de Manomano, cette plateforme collaborative affichant une conception originale du marketplace, prête à l’optimisme. Effectivement, créée en 2013, elle a réalisé un volume d’affaires de 15 millions en 2014, de 32 millions en 2015 et de 88 millions d’euros en 2016. Elle projette par ailleurs d’atteindre les 250 millions en 2017 contre 500 millions en 2018 et ambitionne d’être le numéro 1 européen de la vente en ligne dans le secteur bricolage et jardinage. Le e-commerce, selon certains pronostics, devrait occuper 13 % du marché du bricolage d’ici 2020 en France. Les places de marché sont le must et offrent mieux que les sites de vente traditionnels : choix de produits, prix compétitifs, transactions sécurisées, etc. Elles ouvrent également des perspectives internationales, et permettent d’établir de nouveaux partenariats. Même si le secteur bricolage a encore des efforts à fournir dans l’expérience de l’achat sur mobile, son intégration dans l’e-commerce connaît une progression sûre.